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6Oct/17Off

Les mosquées et les associations cultuelles

Les mosquées sont, avec les ELCO, les institutions qui répondent à la demande d'enseignement de l'arabe. Selon une statistique déjà ancienne du ministère de l’Intérieur, difficile à vérifier mais corroborée par des appréciations qualitatives et des témoignages, il y aurait plus de 80 000 jeunes Français qui apprennent l'arabe dans des mosquées, des associations cultuelles ou caritatives ou des instituts liés à des centres religieux. Ce n’est pas un mal en soi : les mosquées, dans leur immense majorité, ne sont pas des lieux de radicalisation et les valeurs religieuses et éthiques qui s’y enseignent sont compatibles avec le cadre républicain. En revanche, l’apprentissage de l’arabe y est dispensé avec une pédagogie différente de celle dispensée à l’école publique, fondée notamment sur l’apprentissage par cœur de textes religieux. Les valeurs inculquées sont souvent celles des pays d’origine et elles sont transmises par des pédagogues de ces pays qui ne sont pas forcément en phase avec les défis et le quotidien des musulmans français. De plus, le cadre religieux s’imbrique dans l’apprentissage de la langue et favorise souvent le prosélytisme. C’est en particulier le cas des mosquées salafistes, dont les cours d’arabe, très prisés, sont souvent la porte d’entrée vers un encadrement religieux associatif qui s’étend alors à bien d’autres aspects de la vie. Cela conforte l’idée que l’arabe est la langue de l’islam, mais aussi de la version de l’islam que chaque mosquée voudra bien dispenser. Cela contribue à la confusion et à l’amalgame entre arabité et islamité et biaise tout enseignement de la langue et des cultures arabes. C’est aussi souvent grâce aux revenus que procurent ces cours d’arabe que les associations cultuelles se financent. Ainsi, si l’on compare la carte des associations cultuelles musulmanes enseignant l’arabe avec celle des collèges dispensant cet enseignement dans le département de la Seine-Saint Denis, il est aisé de constater que l’Éducation nationale pousse paradoxalement les jeunes Français vers les mosquées, tant l’enseignement de la langue arabe est à la fois peu présent à l’école publique et fort dans les mosquées.

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