Sur tous les toits du monde

22Jan/19Off

En finir avec les drones en Syrie

Le Pentagone a annoncé qu'un avion de chasse américain avait abattu mardi un drone armé dans le sud de la Syrie peu après minuit, heure locale. Le drone, fabriqué en Iran, aurait été dirigé vers une coalition de combattants syriens soutenue par les États-Unis et postée dans un camp militaire situé près de la frontière entre la Syrie et la Jordanie. Pendant des mois, l'armée américaine a formé des troupes de l'opposition syrienne dans la région pour lutter contre l'Etat islamique. La frappe de drones de mardi dernier met en lumière une autre escalade de conflit dans la région entre les forces soutenues par les États-Unis et celles fidèles au président syrien Bashar al-Assad. Selon la coalition soutenue par les États-Unis, le drone "a affiché une intention hostile" à l'approche de son camp mardi. Malgré les efforts des États-Unis pour intercepter le drone et le faire changer de cap, celui-ci a continué à virer vers les troupes de la coalition. L’incident marque la troisième fois ce mois-ci que les États-Unis abattent un avion affilié au régime d’Assad. Le 8 juin, un drone similaire appartenant aux forces du régime a été arrêté après avoir été largué munitions près du camp militaire américain. Dimanche, les États-Unis ont également abattu un avion de l'armée de l'air syrienne visant des rebelles soutenus par les États-Unis, suscitant des critiques de la part de la Russie, qui soutient le régime d'Assad. Le lendemain de l'incident, la Russie a annoncé qu'elle ciblerait "tous les aéronefs, y compris les avions et les drones appartenant à la coalition internationale, opérant à l'ouest de l'Euphrate". Cet avertissement a été suffisant pour inciter l'Australie à arrêter ses propres frappes aériennes en Syrie. aidaient les États-Unis à combattre ISIS. Lundi, la Russie a également suspendu une ligne téléphonique permettant la communication avec les États-Unis afin de prévenir des affrontements imprévus. Depuis lors, le Pentagone a affirmé que la hotline restait ouverte, les États-Unis souhaitant continuer à l'utiliser. «Pour être clair, nous préférons garder ce canal de communication ouvert. Nous voulons désescalader, pas escalader », a déclaré à l'AP Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone. «Nous restons disponibles de notre côté. Je laisserai aux Russes le soin de définir leur niveau de participation." Alors que mardi ne présentait aucun signe d’hostilité entre les forces russes et américaines, le démantèlement d’un drone pro-régime ne contribuera guère à améliorer les relations. À la suite de cet incident, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergei A. Ryabkov, a accusé la frappe au drone d'aider «ces terroristes que les États-Unis combattent». Et pourtant, alors que la coalition américaine s'approche de plus en plus de Raqqa, un fief de l'Etat islamique en Syrie, toute confrontation entre les forces américaines et russes pourrait faire de même. Retrouvez plus d'informations sur l'organisateur de cette activité de vol en L-39.

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3Jan/19Off

Les objets de la contestation

Le gilet jaune n’est plus un simple accessoire de sécurité. Rendu obligatoire pour les automobilistes en 2008, il est désormais le symbole de la lutte contre la hausse du prix des carburants. Une opération escargot est prévue samedi 17 novembre. Les automobilistes en colère bloqueront les routes partout en France et, pour se distinguer, ils déposeront leur gilet jaune bien en vue sur leur tableau de bord. Du gilet jaune au bonnet rouge Avant le gilet jaune, d’autres objets ou vêtements ont été transformés en signe distinctif dans un contexte de grogne sociale. Fin 2013, les Bretons enfilent ainsi un bonnet rouge, non pas à cause du froid, mais pour protester contre l’écotaxe. Ils redoutent que cette taxe, qui vise les gros pollueurs, fasse augmenter le coût des marchandises. Après plusieurs manifestations, parfois violentes, le gouvernement annonce la suspension de l’écotaxe en octobre 2014. Elle est supprimée en novembre 2016. Mais le bonnet rouge de la colère n’est pas né en 2013. Son origine remonte à quelques siècles. Sous le règne de Louis XIV, dans les années 1670, la France est en guerre contre les Province Unies (qui deviendront plus tard les Pays-Bas). Afin de financer ce conflit, Jean-Baptiste Colbert, contrôleur général des finances, met en place de nouvelles taxes. Celle sur le papier timbré, qui s’applique à tous les actes juridiques (testaments, contrats de vente, registres d’état civil), cristallise la colère des Bretons. La « révolte du papier timbré » aussi surnommée « révolte des Bonnets rouges » éclate et donne une connotation politique à ce couvre-chef. Et ailleurs dans le monde… En Thaïlande, les « chemises rouges » et les « chemises jaunes » Depuis le début des années 2000, les crises politiques se multiplient en Thaïlande. En septembre 2006, le Premier ministre Thaskin Shinawatra est renversé par un coup d’État. La population thaïlandaise se divise alors en deux camps. Et chaque camp a sa chemise. Les « chemises rouges », les masses rurales et urbaines défavorisées du Nord et du Nord-Est, apprécient les mesures de Thaksin en faveur des plus pauvres et défendent les institutions démocratiques. Face à eux, les « chemises jaunes », l’élite proche du Palais royal et les classes moyennes et aisées, estiment que l’ancien Premier ministre est corrompu. En 2010, 2013, 2014, les deux camps manifestent et s’affrontent parfois dans la violence. À Hong Kong, le mouvement des parapluies En septembre 2014, des dizaines de milliers de Hongkongais, des étudiants pour beaucoup, descendent dans les rues de la cité administrative. Les manifestants protestent contre un nouveau mode de scrutin destiné à désigner le dirigeant du territoire. Annoncé à la fin de l’été, il prévoit de laisser aux électeurs le choix entre deux ou trois candidats triés sur le volet par un comité de 1 200 électeurs. Les députés doivent se prononcer au printemps suivant, en 2015. Les opposants s’arment de parapluies pour se protéger lors des manifestations du gaz lacrymogène envoyé par les forces de l’ordre. Leur bouclier devient le symbole de ce mouvement de contestation. La robe rouge de la Servante écarlate Dans La Servante écarlate, la dystopie féministe de l’autrice canadienne Margaret Atwood, le viol est institutionnalisé et les femmes fertiles, obligées de procréer, doivent revêtir une cape rouge et une coiffe blanche pour se distinguer. Depuis son adaptation en série télévisée en 2017, les mouvements féministes ont repris le costume des servantes pour protester contre les violences faites aux femmes. Il est porté par les militantes qui défendent le droit à l’avortement, comme en Argentine en juillet 2018, ou en Irlande, en mai 2018. Des manifestantes l’arborent aussi pour dénoncer le sexisme de Donald Trump aux États-Unis mais également dans les pays où il se déplace, comme en Pologne ou au Royaume-Uni. Du rouge à lèvres au Nicaragua Au Nicaragua, femmes et hommes mettent du rouge à lèvres pour protester contre le gouvernement autoritaire de Daniel Ortega et demander la libération des prisonniers politiques. Le mouvement des « Becs rouges » est parti d’une prison. Une journaliste emprisonnée pour avoir manifesté a fait circuler son tube de rouge à lèvres pour que les prisonniers se peignent les lèvres avant les interrogatoires.

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